12 Mar Les Echos.fr « PME & numérique : se transformer ou disparaître ! La solution ? Se mettre en conformité avec le RGPD »
Le Conseil nationale du numérique (CNNUm) vient de remettre au gouvernement, le 8 mars dernier, un plan d’action pour tenter à nouveau de convaincre les PME d’opérer leur (nécessaire) transition numérique, à l’heure où l’internet mobile est devenue la norme dans le monde.
Pour exister il faut être présent internet, et donc sur le smartphone de l’utilisateur consommateur, plus de 8 individus de moins de 40 ans sur 10 en possédant un !
Partant de ce constat, le dirigeant de la PME ne semble pas avoir réellement d’alternative: soit il opère sa transition numérique, soit il est destiné à disparaitre, à court ou moyen terme.
Les PME françaises accusent un retard inquiétant par rapport aux autres pays européens : 1/3 des PME françaises n’ont pas de site web ; seules 15% des PME pratiquent le E-commerce (25% en Allemagne) ; et uniquement 5% à l’E-exportation (15% en Europe).
Pourtant, les PME françaises ont pu bénéficier de nombreuses initiatives, de l’État (Programme transition numérique de 2012) ou d’acteurs privés, surtout américains (Facebook, Google) pour sensibiliser les PME au numérique et les inciter à être présent sur internet.
Mais le déclic des chefs d’entreprises ne semble pas s’être encore opéré !
Pour y remédier, le Conseil nationale du numérique souhaite s’inspirer du succès incontestable de la French Tech (qui s’adresse aux start-ups) et appliquer la même méthode aux entreprises classiques PME, à grand renfort communication.
Cette « méthode » va consister à valoriser la PME qui aura transformé son entreprise au numérique en lui offrant le label « Croissance connectée » .
Reste un petit point de détail non réglé… : comment contacter le dirigeant de PME qui n’est pas connecté pour qu’il adhère à la « méthode Croissance Connectée »?
C’est le paradoxe de la poule et l’œuf et aucune réponse à ce jour ne paraît satisfaisante.
Si la méthode incitative ne porte pas ses fruits, l’alternative à la « carotte » du label « Croissance connectée » pourrait être le « bâton » mise en conformité avec le futur cadre réglementaire « Protection des données ».
Dès mai 2018, les PME auront en effet l’obligation de se mettre en conformité avec le règlement européen sur la protection des données, déjà en vigueur depuis avril 2016, sous peine de sanctions lourdes (jusqu’à 4% du CA mondial annule ou 20 000000 d’euros).
A ces sanctions s’ajouteront sans nul doute, le coup de grâce de la perte de confiance de ses clients et de ses contacts professionnels, sans compter l’éventuelle coresponsabilité pouvant être invoquée par le responsable de traitement en cas de défaillance de la PME sous-traitant.
Nous voilà prévenus !
Reste que se mettre en conformité avec le règlement est une formidable opportunité pour les PME, et un vrai tremplin pour être compétitif à l’heure de l’internationalisation des flux ; si le consommateur commande de son smartphone des quatre coins de la planète, il reste néanmoins soucieux du respect de ses droits et libertés.
Pour le chef d’entreprise, la transition numérique ne semble pas être dû à un non-accès à la technologique parce que trop complexe ou trop coûteuse à mettre en œuvre, mais plus à un blocage psychologique sans réponse à sa question légitime « Pourquoi je dois changer » ?
Le règlement européen de la protection des données, bien que contraignant, semble ainsi être une bonne opportunité pour les PME pour se transformer au numérique, ne serait-ce que pour assurer leur survie ( !), faire l’impasse semblant les mener sur une voie, dont l’issue serait pour une grande partie d’entre elles une disparition à brève échéance.
Et aussi pour redonner à l’utilisateur-consommateur le contrôle de ses droits et libertés à l’ère numérique ; des valeurs essentielles par les temps qui courent en ce moment …
Nathalie CHICHE Présidente de Data Expert @natchiche